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GREMEVILLERS |Retour d’une pompe à essence en milieu rural

Mélanie Carnot avec notre correspondant Fabrice Pavy – Publié le 28/02/2016

Les petites stations-services de village vont-elles d’un seul coup resurgir ? Alors que beaucoup d’entre elles ont disparu ces dernières années, souvent faute de repreneurs, de plus en plus à cause des nouvelles normes, des investisseurs réfléchissent à les réimplanter. C’est le cas de Samuel et Peggy Nollet, qui ont avancé 200 000 euros dans un projet dans le hameau de Choqueuse, rattaché à la commune de Grémévillers, « sans aides, ni subventions », précise le couple.

Dans les bordures de l’ancien canton de Songeons, les automobilistes se sont retrouvés démunis il y a plus d’un an après la fermeture de la dernière station-service, tenue par Jacqueline Grenard, pompiste qui s’est arrêtée à 82 ans. « Nous avions postulé auprès de la mairie de Songeons pour en créer une nouvelle sur une zone économique qui tarde à se mettre en place en périphérie du bourg », explique Samuel Nollet. Depuis ce refus, la municipalité pense à se doter d’un distributeur de carburant, même en régie municipale.

Mr Nollet

Un service en plus pour les poids lourds

C’est ainsi que l’investisseur s’est dirigé vers la commune de Grémévillers pour trouver un terrain. 1 200 mètres carrés sont en cours d’aménagement au bord de la route départementale 930. « Tous les jours, 2 500 véhicules dont 500 poids lourds, font la route entre Gournay-en-Bray et Montdidier. Pour la population locale, il était urgent de trouver une solution », confie l’investisseur. Beaucoup d’entre eux usent des kilomètres inutilement pour remplir leur réservoir.

Le couple Nollet espère ouvrir la station-service en avril. Ouverte 24/24 heures, 7/7 jours, elle proposera tous les carburants existants. Le paiement par carte bancaire ou par carte privative (CLID express du nom du nouveau distributeur) remplace désormais le pompiste. « Ce nouveau principe permet aux clients de recharger en liquide leur carte dans nos bureaux de Morvillers, pour ceux dont l’opération ne peut se faire par carte bancaire », explique Samuel Nollet, par ailleurs à la tête d’une entreprise familiale de négoce de combustibles, fondée en 1968 par son père.

Cette nouvelle activité complémentaire lui permet de proposer aux camions l’additif AD blue. Injecté dans le véhicule, ce produit permet d’éviter l’échappement des dioxydes de carbone dans l’atmosphère. « Il diminue les émanations, remplace le filtre à particule, très efficace pour lutter contre la pollution, insiste Samuel Nollet. Pour l’instant il n’y en a pas dans la région, pour trois ou quatre pleins de 400 litres pour un poids lourd il faut un plein d’AD blue. »

Dans le village de Grémévillers, d’autres automates sont également installés. Produits fermiers et de légumes de saison se vendent aussi au bord de la route, sans que personne ne vous y force. Le petit salut sympathique manque quand même avant de repartir.

Une entreprise spécialisée dans ce type de réimplantation

S’il y a une entreprise qui s’intéresse de près aux consommateurs en mal d’essence, c’est bien CLID industrie, qui a aidé Samuel Nollet à monter son projet dans le hameau de Choqueuse. Après l’Aisne, en Picardie, l’Oise intéresse beaucoup cette société spécialisée dans la revitalisation de milieux ruraux à travers l’installation d’automates de station-service. « Le modèle avec un pompiste présent obligatoirement n’existe plus, explique Patrick De Witte, directeur général de Clid Industrie. Nous proposons à des investisseurs, souvent des revendeurs de fuel domestique, de se lancer. Nous contactons ensuite les mairies pour connaître les passages de véhicules, savoir si un terrain est disponible. Le plus souvent, un bail emphytéotique est conclu. En trois mois, la station-service est opérationnelle. » L’entreprise ouvrira son quatrième concept en France avec la station-service de Grémévillers. Elle réfléchit à proposer des automates de type épicerie, toujours en milieu rural.

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