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Une station-service renaît sur la route entre la Creuse et le Puy-de-Dôme (La Montagne)


Mérinchal est la première commune de l’hexagone à tester les pompes de la société CLID. – Manu Savoy

Depuis deux mois, les habitants de la commune peuvent à nouveau trouver de l’essence à Mérinchal (Creuse), grâce un système innovant de station-service unique en France.

Dans le sud-est de la Creuse, perché à 735 mètres d’altitude, la commune de Mérinchal est située à 7 km de Saint-Avit, dans le département du Puy-de-Dôme, et à 15 km, d’Auzances. Pourquoi ces précisions ? Parce que jusqu’à il y a quelques semaines, c’est dans ces deux communes que les Mérinchalois devaient se rendre lorsqu’ils souhaitaient faire le plein. Une situation difficile à vivre pour le maire de la commune, mais dont il convient désormais de parler au passé.

Une station-service livrée clé en main

En effet, depuis la fin du mois de mai, une station-service a été installée au 9 de la rue du château de la Mothe. Avec station de lavage, aspirateur et borne de camping-car. Des panneaux ont même été installés sur la RD 941 reliant Limoges à Clermont-Ferrand pour annoncer la bonne nouvelle. La fin de cinq années d’attente à Mérinchal. « Pour nous, cela faisait partie des services à la population. Nous avons des entreprises donc nous voulions répondre à cette carence », explique le maire, Marie-Françoise Ventenat.

Petit retour en arrière. Nous sommes en 2010. La station-service, gérée jusqu’à cette période par une société de matériel agricole de la commune, n’est plus aux normes. Et le repreneur de cette société n’est pas forcément enclin à faire les travaux nécessaires.

Le conseil municipal se renseigne alors pour voir comment installer une pompe à essence, sans mettre en péril les finances communales ou intercommunales. Car outre l’investissement, subventionné alors par le Comité professionnel de la distribution de carburants (*) et le Conseil départemental, les élus constatent que dans beaucoup de cas, l’entretien de la station est à la charge de la collectivité, qui doit en plus compléter le budget par une subvention d’équilibre annuelle. « Pour nous, ce n’était pas le rôle d’une collectivité de pallier cela, insiste Marie-Françoise Ventenat. Le conseil municipal souhaitait privilégier l’initiative individuelle donc nous sommes restés en stand-by ».

Fin 2014, le dossier va finalement se décanter. C’est là que la société Clid, basée à Lille et notamment spécialisée dans le transfert de fluides, vient proposer un projet à la municipalité : une station préfabriquée en usine, livrée clé en main, avec une cuve enterrée, et un module qui vient se « greffer » dessus. Un tout nouveau concept.

Un bonheur ne venant jamais seul, la société Pradeux-Monteil, marchands de matériaux mais aussi revendeur de produits pétroliers sur la commune d’Auzances voisine, a alors proposé aux élus de Mérinchal d’assurer la gestion de la station. « C’est assez simple pour nous car c’est une extension de quelque chose que nous faisons, et qui nous permet de gagner sur le volume que nous achetons à la société Picoty », explique le gérant, Philippe Boyer.

Une fois le terrain donné par la municipalité, la société auzançaise a réalisé l’ensemble de l’investissement, via la signature d’un bail emphytéotique de 25 ans. Et elle assurera les entretiens annuels, ainsi que l’exploitation de la station, de l’approvisionnement à la fixation des prix. « Il est important de coller au prix du marché, le plus juste possible, tout en dégageant une petite marge », poursuit l’entrepreneur.

À l’exception du terrain, la commune n’a pas déboursé le moindre centime

Depuis fin mai, les Mérinchalois ont rapidement pris l’habitude de l’équipement puisque la station accueille en moyenne une trentaine de clients quotidiens. « C’est vraiment une bonne alternative qui semble répondre aux besoins, car nous n’avons que des retours positifs », se félicite Marie-Françoise Ventenat.

Une innovation qui pourrait séduire certaines communes du territoire, désireuses de maintenir ce service au plus près de leur population, et à laquelle la société Pradeux Monteil reste ouverte. « Si nous avons l’opportunité d’en faire ailleurs, dans un rayon proche de notre siège, pourquoi pas… », glisse Philippe Boyer.

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